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Les jeunes avocat·e·s du Québec : santé psychologique et emploi en début de carrière
Résultats de l’étude sur la situation de l’emploi et le bien-être chez les jeunes avocat.e.s :

28 octobre 2025 Communiqués

Montréal, 28 octobre 2025 – Le Jeune Barreau de Montréal (JBM) dévoile aujourd’hui les résultats d’une vaste étude menée à la fin de l’année 2024 auprès de 685 jeunes avocat·e·s comptant dix ans de pratique ou moins au Québec.

 

Cette recherche s’inscrit dans la continuité des travaux de 2014 et 2016 qui avaient déjà documenté la situation de l’emploi et le bien-être de la relève juridique. L’étude de 2024 poursuit cette démarche avec trois objectifs principaux :

  1. Décrire et comprendre la situation de l’emploi des jeunes avocat·e·s au Québec ;
  2. Dresser un portrait de leur santé psychologique et analyser les facteurs susceptibles de compromettre leur bien-être, leur engagement et leur pérennité au sein de la profession ;
  3. Formuler des recommandations pour améliorer leurs conditions de travail, leur santé et leur rétention dans la profession.

Dirigée par la professeure Nathalie Cadieux (Ph.D., CRHA), en collaboration avec Marc-André Bélanger (M.Sc.), le professeur Jean Cadieux (Ph.D.), plusieurs auxiliaires de recherche, ainsi que les professeur·e·s Marie-Michelle Gouin (Ph.D., CRIA), Rémi Labelle-Deraspe (Ph.D., CRHA) et Geneviève Robert-Huot (Ph.D., CRHA), l’étude a été réalisée avec le soutien financier du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH).

 

Mise en œuvre en partenariat avec le Jeune Barreau de Montréal (JBM), le Jeune Barreau de Québec (JBQ), l’association des jeunes Barreaux de région (AJBR), ainsi qu’avec le précieux soutien du Barreau du Québec, l'étude met en lumière des constats préoccupants concernant la santé, les conditions de travail et la rétention des jeunes avocat·e·s au sein de la profession.

 

Évolutions depuis 2016

Alors que l’étude de 2016 avait révélé des problèmes d’accès aux stages, de disparités dans la rémunération et des écarts entre les attentes et la pratique, la nouvelle étude, tout en pointant des constats préoccupants montre que certaines situations se sont améliorées, notamment:

  • Accès à l’emploi : 72,9 % des jeunes avocat·e·s trouvent un emploi avant la fin de leur stage, contre des délais plus longs observés en 2016.
  • Revenus après 3 ans de pratique : augmentation significative, bien que l’entrée dans la profession reste marquée par des salaires moins élevés qu’en 2016.
  • Télétravail et flexibilité : 35,8 % des participant·e·s peuvent choisir librement le nombre de jours de télétravail, et 58,6 % peuvent déterminer les journées de travail à distance avec l’approbation de leur employeur.

Des constats préoccupants

  • Stress et surcharge : la majorité des jeunes avocat·e·s rapportent une pression importante liée aux heures facturables et aux longues semaines de travail (souvent 50 heures et plus).
  • Santé mentale fragilisée : près de la moitié des répondant·e·s (44,9 %) ont ressenti le besoin de consulter un professionnel de la santé psychologique sans franchir le pas, faute de temps, d’énergie ou par crainte de stigmatisation.
  • Intention de quitter la profession : un jeune avocat·e sur quatre (25,1 %) songe régulièrement à quitter la profession; 31,6 % rêvent d’un autre métier.
  • Inégalités persistantes : des écarts de revenus subsistent entre les femmes et les hommes.
  • Formation jugée insuffisante : plus de la moitié estiment ne pas avoir été suffisamment préparé·e·s par leur formation académique pour les réalités de la pratique.

Recommandations clés

  1. Améliorer les cursus de formations académiques en droit
  2. Améliorer le soutien disponible pour les jeunes professionnel.le.s du droit à l’entrée dans la profession
  3. Poursuivre les efforts de sensibilisation chez les jeunes avocat.e.s en matière de santé mentale et réduire la stigmatisation entourant ces enjeux.
  4. Valoriser un meilleur équilibre travail-vie personnelle chez les jeunes avocat.e.s
  5. Sensibiliser les employeurs à l’importances des ressources pour protéger la santé des jeunes avocat.e.s dans la profession, mais également aux conditions de travail susceptibles de nuire à leur engagement et leur pérennité au sein de celle-ci

 

Conclusion

Cette étude révèle à la fois des avancées positives depuis 2016 et des défis toujours inquiétants quant à la santé, aux conditions de travail et à la rétention des jeunes avocat·e·s au Québec. Les résultats soulignent l’urgence d’agir collectivement pour mieux soutenir la relève juridique, renforcer son bien-être et assurer la pérennité de la profession.

 

Nous vous invitons vivement à lire le rapport au complet : 

 

« Bien que le Rapport nous permette de noter certaines améliorations depuis 2016, il ressort que beaucoup de travail demeure nécessaire pour assurer le bien-être des jeunes avocat.e.s du Québec. Les résultats sont préoccupants, mais nous motivent à aller de l’avant et redoubler d’ardeur pour représenter et supporter les jeunes avocat.e.s au meilleur de nos capacités. La possibilité pour nos membres d’évoluer sainement dans la profession est l’une de nos priorités, et grâce aux constats du Rapport nous serons maintenant mieux outillés pour y travailler. Nous sommes impatients de poursuivre nos efforts avec différents acteurs du domaine juridique, pour ensemble assurer la pérennité de notre profession. »

Me Andrée-Anne Dion, présidente du Jeune Barreau de Montréal (JBM)

 

« Le Barreau du Québec se réjouit des améliorations constatées par l’étude, mais est aussi sensible aux éléments plus difficiles éprouvés par les jeunes avocats et avocates notamment la détresse psychologique. Nous prenons au sérieux le bien-être psychologique de nos membres, et leur équilibre vie personnelle-travail. Cette préoccupation s’inscrit dans notre devoir de protection du public, puisque l’amélioration de ces aspects de la vie des avocats se répercute nécessairement sur la qualité de leurs services. Nous encourageons la discussion et la sensibilisation au sein de la communauté juridique et continuons de mettre en place des mesures concrètes et des ressources afin de les aider et faire connaître celles que nous offrons déjà. Les recommandations de l’étude eu égard au mentorat seront étudiées avec grand intérêt par le Barreau du Québec. »

Me Marcel-Olivier Nadeau, bâtonnier du Québec

 

« La santé et la pérennité de la profession juridique reposent sur bien plus que la seule compétence technique de ses membres. Elles dépendent également des conditions d'exercice du métier et de la capacité de la profession à offrir aux jeunes, un environnement propice à leur développement, à leur engagement et à leur bien-être. Ce rapport se veut à la fois un constat et un appel : un constat sur l'état actuel de la profession pour les jeunes avocat(e)s québécois(e)s, et un appel à repenser collectivement nos pratiques pour qu'elles soient à la hauteur des aspirations et des besoins de celles et ceux qui porteront demain la justice au Québec. »

Prof. Nathalie Cadieux, Ph.D., CRHA, à l’Université de Sherbrooke

 

« Le Jeune Barreau de Québec est fier d’avoir collaboré à cette initiative du Jeune Barreau de Montréal. Le portrait de la situation de l’emploi et du bien-être des jeunes avocat.e.s que dresse l’étude n’est pas réjouissant, mais il s’agit d’un exercice nécessaire pour pouvoir ultimement mieux soutenir nos membres dans cette période, souvent difficile, qu’est le début de la pratique professionnelle. »

Me Gabrielle Bergeron, Présidente du jeune Barreau de Québec (JBQ)

 

« Il nous apparaît primordial de suivre non seulement l'état de la situation chez les jeunes avocat.e.s, incluant ceux pratiquant dans les régions, mais aussi les recommandations qui découlent de cette vaste et importante étude. La collaboration est essentielle afin de nous permettre de mettre en œuvre des moyens concrets pour assurer un avenir plus sain dans cette belle profession, qui comporte aussi son lot de défis. Nous accueillons ce rapport avec sérieux et demeurons déterminés à mettre nos efforts en commun pour le bien-être de la relève juridique québécoise. » 

Me Alexandra Gravelle, présidente de l'association des jeunes barreaux de région (AJBR)

 

À propos du JBM

Fondé en 1898, le JBM regroupe les avocat.e.s de dix ans et moins de pratique à Montréal, soit près de 6 000 membres. Il est de ce fait une des plus grandes associations de jeunes avocats au monde, en termes de nombre pour une seule ville. Sa mission est double. D’une part, il veille à défendre et à promouvoir les intérêts de ses membres. D’autre part, il fournit de façon bénévole des services de consultation et d’information juridique auprès de différents segments de la population et organise des activités de bienfaisance. Dans l’ensemble, il vise à améliorer l’accessibilité à la justice et à contribuer au bien-être collectif. À ce titre, le JBM a reçu en août 2021 la Médaille du Lieutenant-Gouverneur pour mérite exceptionnel, « en reconnaissance du dynamisme remarquable dont ont fait preuve ses membres dans la poursuite continuelle du mieux-être collectif ». Pour prendre connaissance de nos initiatives pour la population, rendez-vous à la section Services au public sur le site : http://ajbm.qc.ca.

 

Source: Jeune Barreau de Montréal

Christina Solodukhin | 514 954-6936 | csolodukhin@ajbm.qc.ca |

Responsable des communications et relations publiques